En 2010, le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a
adopté une résolution qui portait reconnaissance du fait qu'un accès à un
assainissement adéquat et à de l'eau en quantité suffisante constitue un droit
humain fondamental. Malgré cela, 2,5 milliards de personnes dans le monde sont
toujours dépourvues de ces privilèges essentiels, une situation qui perpétue de
graves problèmes de santé ainsi que des inégalités économiques. Cette situation
doit changer.
Pour induire ce changement, des représentants de plus de 60
pays à l'échelon ministériel se réunissent aujourd'hui au Costa Rica à
l'occasion de la Réunion des Ministres du secteur (RMS) de l'Assainissement et
del' eau pour tous (SWA) pour l'année 2019 pour apporter leur soutien à la
réalisation des Objectifs de développement durable de 2030. Se basant sur le
même thème que celui utilisé pour la Journée mondiale de l'eau de cette année -
" Ne laisser personne pour compte " - la Réunion des Ministres du secteur n'a
qu'un seul objectif : accroître la sensibilisation aux défis auxquels nous
faisons face pour atteindre nos ambitions et ainsi mieux les appréhender.
Cette réunion donne l'occasion aux Ministres de mieux
s'informer et de collaborer directement avec les experts du secteur de
l'assainissement, pour s'engager à améliorer les systèmes d'assainissement
existants. Si ces Ministres parviennent à adopter de nouveaux mécanismes
financiers et à soutenir des systèmes intégrés de gestion de l'eau
simultanément, leurs actions collectives garantiront aux citoyens du monde
entier un accès à des systèmes d'assainissement convenables. Nous exhortons
donc tous les Ministres et les dirigeants à se joindre à ce mouvement et à
respecter leurs engagements pour assurer l'accès à des services
d'assainissement adéquats et équitables pour tous.
Aujourd'hui, la tragique réalité est qu'une personne sur trois
vit toujours sans installations d'assainissement adéquates en Afrique, et que
ce nombre passe à 75 % parmi la population de l'Afrique de l'Ouest. Sans aucun
doute, cela pèse très lourdement sur la santé et le développement économique
partout sur le continent. On constate aussi que la crise de l'assainissement a
pour conséquences de lourdes pertes économiques et sociales équivalant à au
moins 4,3 pour cent du PIB annuel de l'Afrique. Si seulement nous investissions
de façon appropriée dans l'assainissement, nous pourrions obtenir un rendement
économique représentant au moins trois fois l'investissement effectué.
Au moment même où les Ministres s'engagent, nous ne devons pas
oublier les engagements qui ont déjà été pris lors de la cinquième Conférence
africaine sur l'assainissement et l'hygiène en février dernier (FSM5). Tenue au
Cap, la Conférence FSM5 a donné l'occasion aux représentants des collectivités
locales de toute l'Afrique de se réunir pour réaffirmer leur engagement envers
la vision exprimée à travers la Déclaration de NGOR en faveur d'un accès
universel à des services d'assainissement et d'hygiène adéquats et durables.
Voir ces groupes se réunir ainsi a été une véritable source d'inspiration, car
les engagements de collaboration venant des gouvernements, des collectivités
locales et des organisations de la société civile sont déterminants pour la
réalisation de tout progrès.
Toutefois, pour parvenir à renverser la tendance en matière d'inégalités
dans le domaine de l'assainissement, des mesures plus audacieuses de la société
civile seront également nécessaires. Il y a un proverbe africain qui dit : " Si
l'on veut aller vite, il faut aller seul. Si l'on veut aller loin, il faut
aller ensemble ", et cela s'avère vrai aujourd'hui. Lorsque les organisations
de la société civile prennent des initiatives d'elles-mêmes et partagent leur
expérience et leurs connaissances, des choses vraiment importantes peuvent être
réalisées. Donc, allons-y ! Travaillons ensemble et ne laissons personne pour
compte !