Les élus locaux réitèrent leurs engagements pour l'hygiène et l'assainissement.
Les élus locaux présents à Cape Town pour les besoins de la conférence internationale sur l'assainissement, AfricaSan et FSM5, ont réitéré leur engagement à rendre accessible l'hygiène et l'assainissement à leurs administrés. Ils l'ont exprimé lors du Forum d'engagement des autorités locales organisées par l'Association Africaine de l'Eau (AFWA), le Conseil Ministériel africain en Charge des Questions d'Eau (AMCOW), la Facilité Africaine de l'Eau et Speak Up Africa.
La réflexion était convoquée autour du thème : " Pour un assainissement durablement dans les villes ".
(Envoyé spécial) - L'engagement des élus locaux à contribuer à l'atteinte de l'Objectif de Développement Durable (ODD) relatif à l'eau et l'assainissement d'ici 2030, ne faiblit pas.
Les élus locaux de Dakar (Sénégal), Kampala (Ouganda), Tagandougou (Mali), Durban et eThekwini (Afrique du Sud), Plateau (Congo Brazzaville), entre autres, l'ont réitéré, ce mardi 19 février à Cape Town.
C'était dans le cadre du Forum d'engagement des élus locaux sur l'eau et l'assainissement, tenu lors de la conférence internationale sur la gestion des boues (FSM5/AfricaSan 5).
Ils ont renouvelé leurs engagements par rapport à l'Objectif de Développement Durable 6.2. Un nouvel élan exprimé à la suite de l'évaluation faite sur les avancées notées depuis le premier sommet des maires africains, tenu en février 2018 à Bamako.
Un bilan qui, selon Mme Blanche Akouala, Présidente du Conseil Régional des Plateaux au Congo Brazzaville passe par le partenariat Sud-Sud.
Les élus locaux invités à traduire leurs engagements en actions concrètes.
Malgré les avancées notées dans l'engagement des élus locaux, les initiatives demeurent timides compte tenu de la demande pressante.
Une situation qui, selon le Dr Canisius Kanangire, Secrétaire Exécutif d'AMCOW, risque de s'empirer dans un contexte où plusieurs villes africaines ne disposent pas de plan d'assainissement.
Un constat que M. Sylvain Usher, Directeur Exécutif d'AFWA, juge incompréhensible du moment que le problème de l'eau et l'assainissement est d'abord un problème local.
Il invite ainsi les élus locaux à traduire leurs engagements en actions concrètes s'ils veulent améliorer les conditions d'assainissement de leurs communautés.
Une ambition qui s'annonce titanesque dans un contexte ou plus de 47 pays dans le continent n'ont pas atteint 50% de couverture de services d'assainissement de base.
Selon Dr Canisius Kanangire, Secrétaire Exécutif de d'AMCOW " nos municipalités ont la responsabilité de changer cette situation de retard qu'accuse l'Afrique en matière d'assainissement ".
Une mission dont la réalisation appelle, selon le Maire de Dakar, Mme Soham El Wardini, à un cadre légal approprié devant permettre aux élus locaux de jouer pleinement leur rôle dans la résolution de ce problème.
Mme Soham El Wardini fait allusion au cas du Sénégal où l'hygiène et l'assainissement n'est plus une compétence transférée, avec l'entrée en vigueur de la dernière réforme (l'Acte 3 de la décentralisation).
Une situation qui met la municipalité qu'elle gère dans une situation inconfortable face aux nombreuses sollicitations des populations pauvres qui souffrent des conséquences d'un système d'assainissement vétuste et défectueux.
Une pareille situation qui amène Mme Nompumelelo Sithole, conseillère technique à la mairie de eThekwini à attirer l'attention d'AMCOW sur l'urgence de travailler pour un cadre réglementaire harmonisé afin de donner des chances à toutes les communes africaines.
Ce qui, d'après elle, leur permettra de jouer sûrement leur partition dans la résolution des problèmes d'hygiène et d'assainissement.
En tout état de cause, M. Brian Arbogast, Directeur Eau, Assainissement et Hygiène de la Fondation Bill & Melinda Gates invite les municipalités à devenir des leaders plus visibles pour parvenir à un assainissement plus inclusif.
Mme Nompumelelo Sithole, conseillère technique à la mairie de eThekwini, pour sa part, plaide pour le renforcement de l'éducation hygiénique au sein de la communauté.
Dans sa logique, elle invite à la réflexion autour de solutions écologiques à entreprendre avec la collaboration des universités, du secteur privé, des ONG...
L'engagement des élus locaux.
Malgré l'importance des défis, contribuer à l'atteinte de l'Objectif de Développement Durable (ODD 6.2) ne semble pas impossible pour les élus locaux.
Afin de résoudre les problématiques majeures du secteur, les élus locaux doivent songer à des politiques municipales d'assainissement équitables qui tiennent compte des questions de genre.
Ceci, à travers un plan stratégique urbain de la municipalité qui prend en compte, à la fois, l'assainissement collectif et celui autonome tout au long de la chaîne de valeur.
Sur cette lancée, les municipalités doivent prévoir dans leur organigramme une unité de gestion chargée des questions d'assainissement.
Une dynamique qui va conduire à une bonne planification de l'assainissement dont la première étape consistera, à bien évaluer la situation actuelle du secteur au niveau municipal, en tenant compte de l'assainissement collectif et non collectif.
La question d'affectation de terrains destinés au traitement des boues de vidange, n'est pas occultée. Ce qui sera bien articulé par des orientations ou politiques urbaines qui régulent la chaîne de valeur intégrée de l'assainissement non-collectif.